On le sait et le sujet soulève de plus en plus de débats, le milieu de la musique électronique n’est pas le plus grand milieu paritaire, et la place de la femme dans cette sphère complexe a souvent été questionnée. Comme dans tout domaine avec une répartition des genres inégale, ce monde électronique est souvent considéré comme sexiste.
Que ce soit en tant qu’artiste ou en faisant partie du public de la scène électronique, cette disparité se fait ressentir à tous les niveaux. Même si on n’est pas là pour faire du ouin ouin, il est important de rappeler que ces écarts mettent en avant beaucoup de problèmes au sein de cette communauté musicale ! Difficile d’exprimer tout ça en tant que novice de l’écriture, d’un point de vue global, surtout après les merveilleuse choses déjà écrites, je conseille d’ailleurs les articles de Dure vie (sortis récemment) ou encore de PWFM ! Un point de vue personnel, et bien sûr subjectif sera plus adapté pour exprimer mon ressenti en tant qu’artiste mais aussi en tant que femme dans le public. Si je devais résumer ma place dans ce vague espace, je dirais que je ressens beaucoup de peurs, aussi différentes soient-elles.
Tout d’abord dans le public, l’insécurité plane, tout comme dans l’espace public, la rue. On ne se sent pas nécessairement en sécurité lors de certains événements et en tant que femme, on fait face à bien des problèmes, frotteurs, regards insistants...Se considérer en tant que proie devient dérangeant, mais aussi ne pas s’habiller comme on le désire, ne pas avoir une liberté totale.. Pour faire face à cela, beaucoup de collectifs prônent la safe place, un endroit d’expression, de liberté et de revendications; on retrouve je pense le but premier de l’amusement et des soirées. Ensuite, d’un coté artistique, on se rend compte que se lancer dans cette jungle est souvent décourageant et que les remarques sexistes fusent dans nos oreilles alors qu’on ne demande qu’un minimum de reconnaissance.
« C’est toi qui fais tes tracklists ? » « T’as vraiment fait cette prod’ toute seule ? » « C’est facile quand on a un bon cul hein. » « Tu devrais te mettre à poil ça marcherait mieux.. »
Bon. on a dit pas de ouin ouin mais avec ce genre de remarques, difficile de ne pas se plaindre et de ne pas se décourager...
S’en suit aussi la peur d’être utilisée simplement en tant que femme, la femme-produit la femme-objet, juste un moyen commercial pour vendre de la musique... Quand l’art devient du business! Quand on réalise cela on trouve ça injuste, ces actes participent au mépris de la place de la femme alors qu’on ne demande qu’à la magnifier et la faire grandir.
Ne peut-on pas être appréciées à notre juste valeur, sans sous-entendus, sans être des attrape-clients, sans être une meuf dans un line-up juste car il en fallait une ?
Malgré toutes ces difficultés, le monde change, évolue, on voit une nette augmentation du nombre de femmes au sein des événements, que ce soit à l’orga, dans le public ou derrière les decks. Cette cause soulève de plus en plus de débats, et est soutenue par de nombreuses organisations prônant cette égalité dans la musique, revendiquant une parité totale dans l’événementiel.
Beaucoup de sujets restent à soulever et une petite chronique ne pourra jamais renseigner l’intégralité de cette immense bataille pour l’égalité des genres, mais autant pourra-t-elle éduquer quelques esprits vagabonds qui se posent quelques questions sur la situation. Alors on se pose les bonnes questions, on reste pas dans son coin et on éduque ses petites méninges parce que c’est pas encore gagné !
Avec amour
LAZE
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